Principe
Principe du télégraphe Chappe
(Extrait du site http://www.telegraphe-chappe.com/chappe/portail.html réalisé par JC Bastian )
Le principe du télégraphe optique est simple. Il repose sur un mécanisme visible de loin, amélioré par l'usage d'une lunette et l'utilisation d'un code de transmission.
Comme il doit être visible de loin, le télégraphe est placé sur une hauteur (montagne, colline, ou monument existant tel que clocher d'église, tourelle de château,...). Quand ce n'est pas possible, on le place sur le toit d' une construction en bois ou sur une tour, carrée ou ronde, sans tenir compte de l'esthétique (devant l'urgence de la situation), Le bois a été le matériau le plus employé, remplacé par la suite par des constructions en pierres. Il n'existe par ailleurs aucun plan-type de construction, à l'exception peut-être des dernières tours plus adaptées aux machines de type Flocon.
L'appareil définitif et complet (appelé poste ou station), comprend donc deux parties : une partie visible de loin, et une partie abritée. Cette dernière est elle-même divisée en deux pièces : l'une d'elle sert à la manipulation des bras du télégraphe et l'autre de salle de repos aux stationnaires.
Il n'existe pas de modèle unique de télégraphe, comme il n'existe pas non plus aujourd'hui de modèle unique d'appareil téléphonique. Les modèles ont évolué dans le temps, vers une plus grande robustesse et une plus grande lisibilité.
La partie mécanique du télégraphe est constituée d'un certain nombre de pièces de bois dont les parties les plus fragiles sont en persiennes afin d'offrir moins de prise au vent.
Les pièces mobiles et le système de commandes sont reliés par des cordages tendus par des ressorts. Les axes sont en cuivre.
Ainsi distingue t'on trois grandes familles d'appareils dits de Lille, de Strasbourg et de Milan. En fait, il s'agit d'améliorations apportées au fur et à mesure de l'ouverture des lignes. Différents facteurs créent également des variantes dans les appareils, pour causes de réparations lors des faits de guerre (en 1814 - 1815) ou du réemploi de matériel émanant des lignes démontées.
Enfin, il existe également des "modèles spéciaux" : télégraphes ambulants, télégraphes horizontaux (modèle Flocon, modèle algérien),
Chaque station est éloignée d'une dizaine de km de sa voisine. Elle est donc équipée de deux lunettes afin de permettre la lecture et la vérification du code transmis.
(ici, la lunette visible à Baccon)
Exploitation du télégraphe
Comme le télégraphe a été développé pour des raisons stratégiques, il dépend à l'origine du Ministère de la guerre. Dès 1798 cependant, il passe sous la tutelle du Ministère de l'Intérieur.
On peut distinguer deux périodes dans la télégraphie aérienne, l'année charnière se situant en 1830.
Avant la Monarchie de juillet, toute l'administration centrale est aux mains de ses inventeurs : les frères Chappe. Ils exercent un droit souverain sur le personnel utilisant des méthodes qui nous semblent aujourd'hui difficiles à comprendre.
A partir de la Monarchie de juillet et jusqu'à la fin, une véritable administration se met en place sous la direction de Pierre-François Marchal et surtout d'Alphonse Foy. L'ordonnance royale du 24 août 1833, constituée de 38 articles, définit le statut de l'ensemble du personnel des lignes télégraphiques.
Un personnel très hiérarchisé fait fonctionner le télégraphe et la discipline est quasi militaire.
Au sommet, on trouve l'administration centrale. Confuse sous les Chappe, elle commence à s'organiser à partir de 1823 et est fixée dix ans plus tard. A partir de ce moment là, elle est composée de trois administrateurs, un chef et deux adjoints, et de quatre bureaux : dépêches, personnel, matériel et comptabilité. Jusqu'en 1841, la direction était installée à l'Hôtel de Villeroy, boulevard Saint-Germain à Paris ; elle déménagea ensuite rue de Grenelle où elle est restée jusqu'à une époque très récente.
On trouve ensuite les directeurs, puis les inspecteurs au rang et au salaire importants. Les postes principaux ont été tenus par les frères de Claude Chappe à l'origine, puis de véritables dynasties se sont rapidement mises en place. Ils travaillent ensemble lors des constructions de lignes nouvelles.
Les directeurs sont à la tête d'une division et leur tâche consiste à coder, décoder, transmettre et émettre les dépêches. Ils supervisent également l'activité des inspecteurs, c'est à dire qu'ils vérifient et approuvent les dépenses effectuées pour le bien du service.
Les inspecteurs sont attachés à une division et responsables d'un tronçon de ligne d'une dizaine de stations environ. Ils vérifient le bon état du matériel et le font réparer, ils surveillent les stationnaires, les payent, et le cas échéant, les sanctionnent.
Les stationnaires représentent plus de 90 % du personnel. Théoriquement, aux débuts, ils sont au nombre de deux par poste à faire fonctionner le télégraphe : l'un est chargé de l'observation à la lunette alors que l'autre manipule les commandes. Ils sont de service 365 jours par an, de l'aube au crépuscule, le salaire est maigre (équivalent d'un manœuvre journalier) et les pénalités pour fautes pleuvent. Très rapidement, pour des raisons financières, le poste ne sera plus occupé que par une seule personne, mais le travail restera le même !
Date de dernière mise à jour : 05/07/2021